À Gaza, les massacres de masse par Israël se poursuivent, accompagnés d’un siège total et d’une famine généralisée, sans oublier les déplacements forcés. On estime que plus de 53 000 PalestinienNEs ont été tuéEs, dont plus de 15 000 enfants, et plus de 120 000 blesséEs par les opérations militaires israéliennes. L’armée occupe désormais la majorité de la bande de Gaza.
N’oublions pas qu’en Cisjordanie occupée et à Jérusalem-Est, plus de 1 500 attaques de l’armée et de colons ont fait plus de 960 morts, 7 030 blesséEs et 40 000 PalestinienEs déplacéEs de force. En Palestine, le nettoyage ethnique se poursuit donc en toute impunité.
Une pression tardive de certains États sur Israël : une brèche pour demander des sanctions
Plusieurs pays comme l’Espagne demandent à la communauté internationale de sanctionner Israël pour « mettre fin à la guerre ». L’Union européenne s’est récemment prononcée en faveur d’un réexamen de l’accord d’association avec Israël, près de vingt ans après le vote majoritaire du Parlement européen demandant cette suspension. L’État ibérique demande aussi un embargo sur les armes.
Si cette pression est très insuffisante, cette brèche ouverte dans la complicité européenne doit servir pour exiger des sanctions de l’État colonial à toutes les échelles et pour mettre fin à son impunité. C’est une inversion relative du rapport de forces, certains pays occidentaux étant mis en face de leurs contradictions, puisque complices de ce génocide.
La « reconnaissance » de l’État de Palestine : une hypocrisie des États occidentaux
La France pourrait « reconnaître l’État de Palestine » en juin, comme l’a annoncé Macron en avril. Toutefois, cette reconnaissance est conditionnée à la reconnaissance d’Israël par l’Arabie saoudite. Implicitement, elle ne peut se faire qu’en garantissant « la sécurité d’Israël » et elle serait d’autant plus symbolique puisqu’elle serait empêchée par l’occupation militaire israélienne.
Ne soyons pas dupes de cette « reconnaissance » au moment même où le gouvernement s’apprête à dissoudre Urgence Palestine et où la répression s’abat sur des militantEs de la cause palestinienne en France.
Dans l’Appel de Paris pour la protection du peuple palestinien1, la reconnaissance de l’État de Palestine pourrait constituer un levier concret pour enrayer la poursuite de la colonisation en Cisjordanie et Jérusalem-Est. Est-ce que ce sera suffisant ? Face au génocide, qui n’est pas cité une seule fois, pourquoi ne pas exiger de sanctions ? Le terme « autodétermination » est certes utilisé, mais la résistance palestinienne est invisibilisée. Enfin, on peut douter que « la fin de l’occupation permettrait à Israël de connaître également la paix et la sécurité » quand le droit international est bafoué depuis la création de cet État colonial.
La libération comme seul horizon politique souhaitable
En réalité, le seul horizon politique souhaitable pour le peuple palestinien est celui qui permet le droit au retour de toustes les réfugiéEs palestinienNEs et la fin de l’État d’apartheid. La solution à deux États est un leurre qui ne permet pas de remplir ces deux conditions.
Notre camp social doit continuer d’exiger la libération de la Palestine, de la Mer au Jourdain, qui peut paraître lointaine. Cette libération passe aussi par une mobilisation en France. À court terme, il faut exiger concrètement des sanctions immédiates contre Israël qu’elles soient économiques, diplomatiques ou politiques, continuer à boycotter les entreprises complices de ce génocide et de la colonisation, et appeler au désinvestissement.
Après une mobilisation le 17 mai pour les 77 ans de la Nakba, une soirée de soutien le 24 mai de la coalition « Guerre à la guerre » au Cirque électrique à Paris suivie d’une mobilisation pour demander des sanctions le 25 mai partout en France appelée notamment par les mouvements étudiants, soyons nombreux pour nous mobiliser contre la participation des entreprises israéliennes au salon du Bourget du 20 au 22 juin prochain. Continuons à nous mobiliser contre la dissolution d’Urgence Palestine, par l’intermédiaire des comités locaux contre la dissolution pour atteindre les 500 000 soutiens.
An Gwesped